Chipotages
A partir du moment où presque toute la toile est couverte, on ne distingue plus très bien les étapes. J'ai compté hier : j'en étais à plus de 20 séances, sans changement substantiel sur la toile. De quoi décourager un peu, parfois, et donner envie de passer à autre chose. Heureusement, dans ces cas-là, j'ai mes petits carnets; je viens d'en achever deux que j'avais commencés il y a des mois. Une grosse satisfaction. Surtout quand on choisit le carnet suivant, celui qui va accueillir les dessins de l'année à venir...
Pour en revenir au tableau, j'ai commencé à placer la glycine, la fameuse glycine de la maison de Sido, à Saint-Sauveur-en-Puisaye, où nous avons passé des vacances l'été dernier, sur les traces de Colette, en lisant ses livres et en mettant nos pas dans les siens. Je n'avais qu'une photo de la plante constricteuse, qui a arraché la grille et colonisé son voisin l'arbre. Mais ça a suffi à habiller ce coin de tableau qui restait en friche. Ceci dit, peindre une glycine, c'est long et périlleux.
Pendant qu'un coin sèche, je me consacre au suivant. En l'occurrence l'affiche avec Sarah Bernhardt qui permet d'introduire une graphie et me donne l'occasion de réfléchir à l'introduction d'une citation de Colette, mais laquelle et où ? Le suspense reste entier. De toute façon, le tableau est loin d'être fini, il me reste du temps pour mûrir les derniers détails, avant que les glacis ne viennent organiser les plans de façon décisive.