La vie de peintre, c'est la foire !

Pendant trois jours, quelques tableaux sur le thème de la ville de Tonnerre ont été visibles à la Foire annuelle, la 70ème, apparemment.  Les organisateurs avaient prévu un côté de la salle polyvalente pour quelques exposants, céramiste, peintres ou tourneur de bois.  Globalement, l'ambiance de la manifestation était assez morose, pour partie en raison d'une météo changeante, mais aussi parce que le principe même de la foire à l'ancienne semble un peu à bout de souffle. C'est du moins ce que prétendent les commerçants.

 

L'inauguration, menée au pas de charge par un cortège d'officiels pressés, laisse comme toujours des séquelles douloureuses dans les os des phalanges (certains se sentent obligés de les malmener à mort pour démontrer leur volontarisme politique, l'énergie qu'ils mettent à déplacer des montagnes, le bouillonnement viril qui les pousse en avant, un peu à la façon d'un ancien président de la République, si vous voyez ce que je veux dire...).    Je les vois arriver de loin au ralenti, comme dans un film d'horreur, pendant que mes petits doigts épouvantés tentent vainement de se rétracter au centre de mes paumes mais, en dépit de tout, il faut bien tendre son extrémité tremblante vers ces mains proposées résolument et se contraindre à subir avec un pauvre sourire le martyre carpien tant redouté.  Je me dis que ça fait partie du métier et panse mes plaies jusqu'au prochain supplice.

J'en fais trop ? ;o)