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Les secrets de l'Atelier de la Timbale
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21 octobre 2020

Le martyre

Au cours de mes investigations sur le sujet de Notre-Dame, je suis tombée sur une image très, très frappante : les fameuses statues de la flèche, déposées peu avant l'incendie fatale, remisées dans un hangar pour leur restauration... sans leur tête !  Un outrage, que dis-je ? Un crime de lèse-majesté.  Avec un peu d'avance sur l'actualité, je me suis mise à réfléchir à cette histoire de décapitation, sans savoir que c'était tellement dans l'air du temps. Et j'ai fini par concevoir le pendant de la Providence : l'illlustration d'une sorte de martyre subi par ces vénérables statues, pour la bonne cause cependant; ça me rappelait une parabole améridienne (enfin, avec les paraboles, on ne sait jamais vraiment d'où ça provient...) qui racontait l'histoire paradoxale d'un jeune type qui se cassait la jambe à cheval et maudissait son sort.  Sauf que sa blessure lui valait d'échapper à je ne sais quelle corvée potentiellement mortelle (l'autre ennui des paraboles, c'est qu'on oublie tous les petits détails qui en font le sel pour ne retenir que l'idée générale...).  Bref, un malheur peut receler un trésor, de la même façon qu'une chance providentielle peut déboucher sur une tuile finie.  Comme de toute façon, ça recommence aussitôt après - et c'est là que les amérindiens assuraient le service après-vente de leurs paraboles, avec cette théorie des cycles infinis... - mieux vaut cultiver un sain recul sur les événements de l'actualité.

Avec mon stock des autoportraits d'Eléonore, ma modèle pour la série, je disposais d'une base d'images qui allait me permettre d'animer un peu cette collection statuaire monumentale.  Ma première idée avait été de la faire danser entre les saints hommes, pour faire contraster son mouvement avec leur immobilisme hiératique. 

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Je travaille au préalable dans un carnet Hahnemülhe gris à l'italienne, qui me sert à fixer mes idées.  J'y mélange toutes les techniques au gré de mes envie... aquarelle, encre, stylo-bille...

Mais, en réfléchissant bien, j'avais mieux que cette première idée de départ : une photo d'Eléonore sur laquelle elle affichait une expression inhabituelle, que je n'avais jamais vue sur son visage, une sorte d'insolence qui interpelait le spectateur.  D'un coup, je tenais mon sujet.  Il ne me restait plus qu'à peaufiner les petits détails signifiants : un collier façon Far West qui évoquerait le couperet, et des broderies en forme de flammes sur le dossier de la chaise, allusion à l'incendie de l'an passé.

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Il était temps de passer à la réalisation.

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