Relectures personnelles
En quelques jours seulement, nous avons vu dans les musées de Florence une quantité impressionnante d'Annonciations. La première, de Fra Angelico, nous a tout bonnement transportées. Elle trône au dessus d'une montée d'escaliers, majestueuse mais sobre, dans une gamme de couleurs douces certainement due à l'usage de la tempera mais aussi au passage du temps.
Léonard de Vinci lui-même s'était prêté à l'exercice et avait livré sa version personnelle de la scène. Dans tous les cas que nous avons pu observer, l'ange se présente humblement à Marie, ce qui ne laisse pas de surprendre le spectateur contemporain. C'est ce détail troublant, cette étrange préséance de l'humain sur le divin, qui a commencé à me donner envie de relire cette scène à ma façon. J'ai soigneusement rangé l'idée dans la longue liste des visions à concrétiser, et on verra bien si elle finit par en ressortir d'elle-même. Quoi qu'il en soit, je serais curieuse de voir ce que les peintres modernes ont à dire sur ces mêmes sujets qui ont permis aux Anciens de se hisser aussi haut...
Est-il totalement hors de propos de nos jours de vouloir s'inscrire dans un mouvement dont la raison d'être n'est plus ? Quels développements sommes-nous à même d'offrir à ce si bel élan que les Maîtres ont impulsé à la création artistique ? J'ai un peu peur que cela ne se résume à ça :
Il s'agit d'une Annonciation de Dado, peintre yougoslave du XXème siècle. Je kiffe !
Blague à part. Une seule solution pour le savoir : peindre et peindre encore !