Retour dans la course
Outragée par mon cafouillage précédent, j'ai voulu relever un défi d'une difficulté supérieure avec une scène à la luminosité extrêmement étudiée, tirée d'un film asiatique dont j'admire infiniment la photographie. Les difficultés étaient nombreuses : donner une impression de profondeur sans perdre l'effet de brume sur les eaux du petit lac, évoquer le contre-jour à travers les feuillages de l'arbre de gauche sans céder à l'imitation photographique, jouer sur l'oppostion entre les transparences aquatiques et la densité de certains éléments, etc.
Cette petite scène n'a l'air de rien, mais elle est d'une assez haute technicité, d'autant qu'il s'agit d'une oeuvre de petites dimensions. Il s'agissait de mener tous ces chantiers dans le même temps, en gérant habilement le séchage de chaque zone. Au final, je n'ai rien cédé et j'obtiens l'effet escompté. J'ai réinterprété le rendu du contre-jour, le soleil filtrant normalement à travers les branches de l'arbre. Forte de ma malheureuse expérience précédente, j'ai renoncé à vouloir imiter la réaction de l'objectif face à cette sollicitation violente de la lumière pour me concentrer sur son reflet dans l'eau. C'est lui qui se charge de suggérer la présence du soleil. Lui et quelques menues touches de rouge, très ténues, dans le feuillage.
J'ai également utilisé un peu de gouache blanche pour accentuer certains effets brumeux dans les reflets de l'eau. Je n'abuse généralement pas de ce genre de procédé mais, en l'occurrence, le rendu un peu laiteux produit colle parfaitement à l'effet que je recherchais.