Chapeau bas !
Alors que je m'escrimais à chercher un sujet "idéal", une toile vue dans Pratique des Arts m'est revenue en tête. Il s'agit d'une oeuvre d'un certain Guillaume Bodinier, dont je ne connaissais rien, dans ma grande ignorance, jusque là. J'ai malgré tout passé beaucoup de temps à détailler l'invraisemblable abondance de thème abordés dans l'un de ses tableaux, au sujet apparemment simple : Le contrat de mariage.
Pourtant, à première vue, j'avais hâtivement jugé la scène un peu mièvre. La promise a l'air un peu godiche, le prétendant vaguement bonnasse, tous ces gens semblent de trop bonne compagnie pour être honnêtes, à vrai dire. Jusqu'à ce que mes yeux tombent sur l'expression de la servante. D'un seul coup, toute une histoire s'est mise en place à mon corps défendant. Le tableau, un peu statique, a pris du relief. Elle a un air qui ne trompe pas, cette fille, et, grâce à elle, voilà qu'on entre de plain-pied dans le quotidien feutré d'une famille comme il en existe tant, truffée d'histoires et de jalousies. C'est La casa de Bernarda Alba !
Et au passage, le peintre démontre sa maîtrise du portrait, y compris animalier, du drapé et du paysage, mine de rien, avec beaucoup d'humilité, à mon avis. Il faut bien l'avouer : fut un temps, chez nous, ça peignait et ça ne faisait pas semblant !