Les aléas du direct
L'anticyclone qui ne nous quitte guère ces jours-ci m'a donné envie d'aller peindre au bord du canal, sur le motif. C'est toujours extrêmement agréable, mais il faut aussi compter avec les spécificités de ce genre d'exercice.
D'abord, on fait beaucoup de rencontres. Les gens s'arrêtent spontanément pour discuter un peu, généralement au moment crucial où on ne peut absolument pas lever le pinceau. Mais je ne vais pas me plaindre, quand même, priorité aux priorités, la causette passe avant tout !
Ensuite, il faut faire avec les caprices de la lumière. Ce mois d'avril qui ressemble à juin pour les températures et à octobre pour la nature des nuages pose quelques problèmes récurrents en matière de peinture : comment s'habiller, déjà, mais surtout, comment optimiser les ombres au moment où le soleil donne et ne pas perdre trop de temps à l'attendre quand il s'est caché.
Dernier obstacle, plus inattendu : l'ambiance film d'horreur façon Silence des Agneaux quand un agriculteur sépare sauvagement des veaux dits beuglants de leur mère au moment précis où on s'installe pour peindre et que les pauvres petits, à peine sevrés, pleurent comme des bébés tout l'après-midi, mettant les nerfs à rude épreuve.