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Les secrets de l'Atelier de la Timbale
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27 janvier 2011

Aux Autodidactes Professionnels Anonymes

Au détour d'un article de Studio Cinélive magazine, je suis tombée sur cette citation de Peter Weir, metteur en scène de Master and Commander ou L'année de tous les dangers, à propos de sa formation : "Le mieux est que chacun fasse ses propres films dans son coin.  Il est important de voir beaucoup de longs métrages afin de savoir ce qu'il est possible de faire avec une caméra.  Je dois toutefois avouer qu'avant d'avoir réalisé mes trois premiers films, j'ai toujours refusé de voir les oeuvres des grands maîtres du 7ème art. [...]  C'est seulement après avoir réalisé La dernière vague, en 1977, que j'ai dévoré de la pellicule."

Cette profession de foi par le metteur en scène du Cercle des poètes disparus n'a pas franchement de quoi étonner.  Ce qui surprend davantage, ce sont les réactions autour de la condition d'autodidacte.  Au début, il y a ceux que les aptitudes naturelles pour une activité subjuguent, parce qu'eux-mêmes sont bien incapables ne serait-ce que de s'envisager en train de pratiquer ladite activité.  C'est le côté sympathique du don spontané : jusqu'au lycée, il bluffe volontiers les copains.  Après, ça se complique.

Un propriétaire de galerie de Dijon, à qui je montrais mes huiles, a lâché, de la façon la plus neutre possible (ce qui en soi en disait déjà long), qu'on sentait dans ma production que j'étais autodidacte.  Grincements de dents.  Genre : vous avez un physique étonnamment contrefait, mais je n'ai rien contre, hein, n'interprétez pas mal mes paroles.  Comment s'en tirer élégamment quand le passage par une école d'art formate horriblement votre création artistique mais que, dans le même temps, la formation sur le tas vous confine dans un certain amateurisme aux yeux des professionnels ?

Je crois que Peter Weir a adopté une position assez sage : ne pas brider ses pulsions artistiques tout en étudiant l'oeuvre des maîtres reconnus, pour y découvrir une palette de possibilités qu'on aurait mis longtemps à se constituer s'il avait fallu la créer à partir de rien.  Il faut bien des pionniers, en art comme dans toutes les activités humaines.  D'un autre côté, on a toujours besoin de l'expérience de nos aînés pour s'appuyer sur des fondations solides.

panoramix

Autant ne pas trop se torturer et retourner à l'atelier pour y étaler des quantités indécentes de pigments au gré de petites expérimentations jubilatoires !

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Commentaires
N
Ce qui importe en art, il me semble, n'est pas d'être autodidacte ou non. Beaucoup de très grands artistes ont été des autodidactes et personne ne retient ça maintenant. Drôle de façon d'apprécier l'art de la part de ce directeur de galerie. Avec ce genre de point de vue il se prive de la chance de découvrir des artistes géniaux. Les futurs grands seront justement affranchis des formatages actuels.
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