Une seule fleur éclôt...

... et c'est le printemps dans tout l'univers.  J'emprunte cette phrase au Lama Blanc de la BD du même nom pour raconter la petite histoire de cette pivoine, croquée un peu à la va-vite dans notre jardin au printemps dernier.  Je ne savais pas quelles conséquences ce petite moment de détente au jardin allait avoir par la suite.  D'abord, le tableau, exposé lors d'une manifestation collective à l'Espace Bouchez, a failli être acheté par une dame qui a ensuite changé d'avis, en raison de la présence, choquante à ses yeux d'une 'coulure' disgracieuse.

En réalité, il s'agit d'un lavis appliqué à dessein pour éviter l'effet 'planche botanique' provoqué par la fleur posée sans artifice sur un fond immaculé.  Cela dit, ce détail, jusqu'alors passé inaperçu, attirait inexorablement l'oeil de cette personne, si bien qu'elle a préféré ne pas partir avec le tableau sous le bras.  Il est donc rentré sagement à l'atelier après l'exposition.  D'autres visiteurs sont passés et, régulièrement, l'ont remarqué.  A ma grande surprise, à chaque fois, car ce genre de petit sujet floral ne présente pas, selon moi, un intérêt fondamental.  Ce qui ne m'empêche pas d'en réaliser régulièrement, juste pour le plaisir de traîner au jardin et de sortir ma valisette à aquarelle, si appropriée dans ce genre d'environnement.

Des mois plus tard, ma petite pivoine a rencontré son public, en la personne d'une anglaise installée dans la région, qui a eu un coup de coeur pour elle, parce qu'elle lui rappelait de petits sujets similaires qu'elle avait vus au château d'Ancy-le-Franc, je crois.  L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais au final, me voilà chargée de peindre des compagnons à ce modeste tableau de 30 cm de côté, afin de décorer le salon d'une péniche destinée à promener des touristes étrangers sur le canal de Bourgogne entre Lézinnes et Sens, à partir du mois d'avril.

Il y a donc eu une floraison printanière précoce dans cette maison, dont voici les premiers spécimens...