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Les secrets de l'Atelier de la Timbale
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12 novembre 2010

Mystère et bulle de gomme !

Une fois qu'on est satisfait de son dessin, on peut commencer à réfléchir à l'allure générale qu'on veut donner à son aquarelle.  Concrètement, ça veut dire anticiper.  C'est le maître-mot dans l'usage de ce médium finalement très difficile à employer.  Surtout ne pas se fier aux publicités pour des thalassos destinées aux personnes du 3ème âge dans lesquelles on leur conseille de faire du vélo, puisqu'ils auront toujours bien assez de temps pour les passe-temps sans intérêt comme l'aquarelle.  En réalité, la pratique de l'aquarelle peut être extrêmement cérébrale et exigeante.  Elle est moins onéreuse que l'huile au départ, et c'est peut-être la raison pour laquelle les débutants commencent souvent par elle, mais il ne faudrait pas croire qu'elle soit aisée.

Il est primordial de réfléchir un peu avant de se lancer, puisque les corrections sont plus que délicates et hasardeuses.  Certains papiers refusent même toute retouche, car ils ont absorbé les pigments en profondeur, et il faut alors se résoudre à attendre que tout soit sec pour pouvoir gratter la zone à retoucher.  Et là encore, c'est une tâche très, très risquée.

C'est donc avant même la pose des premières couleurs que tout se joue.  La règle d'or : préserver les zones qui seront à la fin les plus claires.  La luminosité de l'oeuvre proviendra de la blancheur du papier.  Il faut donc songer à l'emplacement des réserves qu'on compte laisser, et ce dès le départ.  Pour ménager ces espaces de blancheur et de lumière, deux solutions principales : éviter soigneusement la zone à préserver ou bien la couvrir d'un liquide blanc ou parfois bleuâtre qui va se solidifier au séchage et s'enlèvera d'un simple frottement du doigt une fois que tout sera fini et sec.  C'est ce qu'on appelle de la gomme à masquer.

Dessin_et_gommeSur cet exemple, on voit que j'ai réservé certaines feuilles censées ressortir dans des frondaisons globalement assez sombres, pour indiquer la composition de la structure de cette zone du dessin, mais aussi et surtout les parties les plus éclairées des éclaboussures engendrées par le mouvement de l'enfant.  Je comptais sur elles pour donner du dynamisme à la scène, et souligner l'effet suggéré par la double figure du petit Baptiste.

Autant dire que je m'en suis donné à coeur joie pour faire diffuser la généreuse flaque de gomme à masquer  (drawing gum chez certaines marques) que j'avais répandue sur mon papier : j'ai incliné la feuille devant mon visage et ai imaginé que je soufflais les bougies du gâteau de mon centième anniversaire !

Total, le résultat final fonctionne parfaitement et tous mes petits artifices donnent l'illusion du mouvement et de l'instantanéité de cette scène estivale.  J'aurais eu bien du mal à obtenir le même effet sans gomme, simplement en évitant les zones à préserver, ou en grattant la peinture après séchage à l'aide d'un cutter.  Je précise en outre que j'ai renouvelé l'opération pour les feuillages après chaque couche de vert ou de brun afin d'enrichir la structure des quartiers les plus sombres de l'oeuvre.

A noter que certaines personnes préfèrent utiliser de la cire pour protéger les zones claires, en frottant simplement le papier avec une bougie blanche.  La précision ne peut qu'être moindre, et la cire demeurera sur l'oeuvre pour toujours, tandis que la gomme à masquer s'élimine facilement.  Une fois de plus, c'est affaire de goût.

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Commentaires
F
Passionnant tout ça !!!!! Je fais suivre le lien ;)
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